Posts Tagged ‘Marta Esteve’

Troisième tour d’investissement pour Vinogusto

janvier 23, 2009

Vinogusto (portail Internet de vins leader en Europe), dont je suis actionnaire depuis ses débuts, formalisera le 13 février une nouvelle augmentation de capital pour un montant total de 355.000 €. Il s’agit du 3e tour de table après les investissement de 2007 (150.000 €) et de 2008 (200.000 €). Cette somme a été apportée par les actionnaires actuels de la société plus quelques 3F (friends, fools and family).

Cette fois aussi Marta Esteve (ma femme) et moi participons à cette augmentation de capital parce que Vinogusto est le site Internet sur le vin qui a le plus misé sur le service aux utilisateurs et sur la qualité des contenus. L’augmentation de capital nous permettra de continuer d’améliorer les fonctionnalités du site et de compléter l’information disponible pour les plus de 100.000 vins de la base de données.

ecran-vinogusto-25ene09

Il se fait justement que la semaine passée notre homologue et principal concurrent américain, Snooth, a annoncé une augmentation de capital de 1 million de dollars, et a publié quelques données qui nous permettent de comparer les deux entreprises:

Snooth Vinogusto
Augmentation de capital 2008 1.000 k$ 200 k€
Augmentation de capital 2009 1.000 k$ 355 k€
Dépenses mensuelles 60 k$ 25 k€
En ligne depuis (selon web.archive.org) mai 2007 mars 2007
Utilisateurs uniques / jour (selon Google Trends) 8 k 8 k
Croissance du trafic décembre 2007 – décembre 2008 (selon Google Trends) +30% +300%

Personnellement ce qui me paraît le plus intéressant de cette comparaison c’est que malgré un investissement nettement inférieur, Vinogusto a déjà une audience aussi importante que le leader américain Snooth. Cela promet d’excellentes perspectives pour Vinogusto. En tous cas 2009 sera une année intéressante pour les deux sites :)

Articles liés:

Publicité

Créer son entreprise sans expérience

novembre 1, 2008

En décembre 1999, je travaillais à Bruxelles pour The Boston Consulting Group (société de conseil en management stratégique) et Marta et moi avions décidé de déménager à Madrid et de monter un portail de tourisme rural.

Je me souviens d’une conversation que j’avais eue à l’époque avec mon manager, Yvan Jansen, qui me disait que se lancer dans autant de changements en même temps était une décision risquée : je ne connaissais rien au tourisme, ni à Internet, ni au monde rural (je n’avais effectué qu’un seul séjour dans un gîte rural en Belgique) et n’avais jamais travaillé en Espagne… Yvan avait raison, cela faisait beaucoup de changements d’un coup et peu d’atouts pour réussir cette entreprise en terrain totalement inconnu. Qu’à cela ne tienne : nous nous sommes lancés et, âgés d’à peine 25 ans, nous avons monté Toprural.

Nous ignorions tout de ce qu’il fallait savoir, mais nous étions conscients de nos lacunes et aucune n’était insurmontable. Nous nous sommes donc installés à Madrid en mars 2000 et avons débuté notre projet.

Designing Web Usability, Jakob Nielsen Nous n’avions pas d’expérience en webdesign? Nous avons acheté le livre “Designing Web Usability” de Jacob Nielsen et l’avons suivi à la lettre, autant que possible, pour imaginer le design du portail (on pourrait croire que je plaisante mais c’est vraiment comme ça que ça s’est passé !).

Nous n’avions pas d’expérience dans le domaine du Web? Nous nous sommes associés avec Juan Andrés Alvarez Valenzuela, un super-programmeur-visionnaire du Net qui avait quelques années d’expérience dans le développement web.

Nous n’avions pas d’expérience en tourisme rural ? Nous avons acheté tous les guides qui existaient sur le sujet et avons contacté les auteurs du meilleur ouvrage (l’annuaire du tourisme rural). Le projet leur a plu, ils nous ont apporté beaucoup d’idées et nous avons fini par nous associer.

Nous n’avions jamais monté d’entreprise ? La première pierre fut posée en décidant que je me dédierais au projet à temps plein et que nous y investirions nos économies (auxquelles s’ajoutaient les sommes mises par quelques membres de nos familles et amis, soit près de 100.000 € au total).

J’étais persuadé qu’avec un peu (voire beaucoup) de volonté et de chance, il n’y avait pas de secteur où nous ne pourrions nous faire une place, à condition de nous investir à 100% et de bien faire les choses. Rétrospectivement, je me dis que c’était pas gagné d’avance mais qu’il fallait le tenter.

Au pire, nous aurions perdu nos économies, l’investissement de personnes qui savaient qu’elles pouvaient le perdre (ce n’était pas un emprunt que nous aurions du rembourser en cas d’échec) et quelques années de travail, qui, dans tous les cas, auraient toujours constitué une expérience bonne à prendre, même si notre projet n’aboutissait pas.

Si c’était à refaire, je le referais sans hésiter et je recommande à tous ceux qui sont tentés par l’aventure de se jeter à l’eau. En fin de compte, je pense que le plus important est de tenter le coup, et de s’associer à des personnes qui te complètent.

Article également publié en espagnol