Que va faire Homeaway de 250 millions de dollars

novembre 12, 2008

Homeaway a annoncé hier une nouvelle levée de fond de 250 millions de dollars.

Pour la deuxième fois en 3 ans, Homeaway.com, groupement de sites de locations de vacances (concurrent de Rentalia.com dont je suis co-fondateur), réalise la plus grande augmentation de capital du secteur du web depuis l’explosion de la bulle Internet en 2000. L’investissement a été réalisé sur la base d’une estimation de la valeur de la société de 1,15 milliards de dollars, soit 7 11 fois son chiffre d’affaires (150 100 millions de Dollars) et 20 fois son EBITDA qui atteindrait 50 millions de dollars (actualisation).

homeaway

Les précédents apports de capitaux de Homeaway totalisaient déjà plus de 200 millions de dollars, une somme qui avait permis à Homeaway de financer l’acquisition des 5 principaux portails américains de locations de vacances (vrbo.com, vacationrentals.com, cyberrentals.com, a1vacations.com et greatrentals.com), des nº 1 et 2 au Royaume-Uni (holiday-rentals.co.uk et ownersdirect.co.uk), du nº 1 en Allemagne (fewo-direkt.com) et du nº1 en France (abritel.fr). Tous ces sites étaient des entreprises qui facturaient déjà entre 1 et 15 millions de dollars annuels au moment d’être rachetées par Homeaway.

Que feront-ils maintenant des 250 millions obtenus ?

Il ne reste plus beaucoup de concurrents à racheter sur le marché de la location de vacances et avec un EBITDA positif de 50 M$, Homeaway peut financer ses activités actuelles sans recourir à de nouveaux financements. Alors qu’en feront-ils ? Ils vont probablement continuer à acquérir d’autres sociétés bien qu’il ne reste plus beaucoup de poids lourds dans le secteur (à part Homelidays.com en France). Il sera intéressant de suivre les acquisitions qu’Homeaway annonce ou dans quelles nouvelles activités le groupe se lance dans les semaines qui viennent.

Autres articles sur le sujet:

Créer son entreprise: le revers de la médaille

novembre 10, 2008

Suite à mon article « Créer son entreprise sans expérience« , certains ont souligné que se lancer dans cette aventure pouvait aussi comporter des moments difficiles et des sacrifices. Bien sûr, ils ont raison de rappeler que tout n’est pas toujours rose.

Photo de tetenica sur Flickr

Quand nous avons lancé Toprural, j’ai vécu pendant deux ans avec un salaire mensuel de 500€ et mon bureau était ma maison. Nous avons commencé à 2 dans une petite pièce de 8m². Après quelques mois, nous étions 3 et nous avons annexé la salle à manger. Deux ans plus tard, nous étions 6 à la maison et au moment où nous étions sur le point d’installer un poste de travail dans le salon, nous avons dit stop ! Et nous nous sommes décidés à louer un vrai bureau.

Être fauché: malgré mon salaire assez élevé dans mon ancien job, je n’avais que peu de besoins matériels. Nous nous sommes contentés d’une Lancia Y10 vieille de 8 ans, d’un appartement en location, nous mangions du poulet un jour sur deux, en alternance avec les spaghettis, et nous allions au camping à côté de l’hôtel où logeaient nos amis (bon d’accord, ça n’est arrivé qu’une fois).

Penser au projet 24h sur 24 : quand on se lance dans un projet d’entreprise, et encore plus quand on a son bureau à la maison, on pense à son projet tout le temps. Pour moi, un jour normal commençait par la première cigarette (j’ai arrêté depuis), devant l’ordinateur pour consulter mes statistiques de visites de la veille (sur un Nedstat gratuit), un œil sur les nouvelles (les inscriptions, les mails, etc.), et seulement après ce rituel, une douche rapide avant que n’arrivent les premiers au bureau. Pendant la journée, le travail monopolisait mes pensées, à tel point que je me rendais parfois compte, quand j’étais en famille, que je n’écoutais pas ce qu’on me disait. La nuit c’était pareil, je continuais à y penser et même à en rêver.

Une vie peu saine : Début 2001, un an après avoir commencé, j’avais arrêté de faire du sport, je fumais comme un chinois en faillite, j’avais grossi de 5 kilos (je ne m’en suis jamais débarrassés) et je prenais de la valériane pour pouvoir dormir.

C’était le revers de la médaille, en ce qui me concerne. Je pense que créer son entreprise est toujours difficile et affecte forcément la vie personnelle.

Si je devais résumer, pour un ami qui veut monter sa boîte, je lui dirais :

  • Mieux vaut savoir te contenter de peu et ne pas être trop attaché au luxe ou au salaire que tu as pu avoir avant
  • Assure-toi avant de te lancer d’avoir le soutien de ton partenaire et de ta famille, sous peine de rater ton projet ou ton couple
  • Fais du sport ! Ton entreprise est une course de fond : si tu ne peux pas te libérer deux heures par semaine, c’est mal parti
  • Arme-toi de patience : les premières années sont difficiles
  • Si malgré ces mises en garde tu es toujours motivé, c’est que tu es mordu ! Et dans ce cas, il n’y a pas grand-chose d’autre à faire que foncer.

Portails espagnols en Italie

novembre 4, 2008

Depuis hier Rentalia offre aussi des locations de vacances en Italie. Rentalia rejoint ainsi la longue liste de portails espagnols qui se sont lancés sur le marché italien :

Depuis Utilisateurs uniques / jour
(Google Trends)
eDreams.it 2000 > 80.000
Infojobs.it 2004 > 50.000
eMagister.it 2006 > 20.000
Idealista.it 2007 > 5.000
Toprural.com Italie 2007 1.000*
Atrapalo.it 2008 2.000
Softonic.it 2008 > 10.000
Rentalia.com Italie 2008
* Données non-disponibles sur Google Trends. Source: Google Analytics

Carte des pays où Rentalia offre des locations de vacances

Carte des pays où Rentalia offre des maisons de vacances


En revanche il me semble qu’il y a relativement peu de sites webs italiens à succès (il y en a mais je trouve qu’il y en a peu en comparaison avec d’autres pays européens). Il y a de nombreux sites web italiens avec une petite équipe, mais peu de projets importants en terme d’investissements ou en nombre de personnes impliquées. Cela fait de l’Italie un marché très attrayant pour des sociétés étrangères : il s’agit d’un grand marché avec peu de concurrents locaux forts.

Pourquoi y a-t’il peu de sites italiens importants? D’après ce que certaines personnes m’ont dit, c’est sans doute parce que en Italie pour licencier un employé (lien en espagnol) vous devez négocier un accord avec celui-ci (il n’existe pas de licenciement non-justifié sans accord entre les parties) et lui payer une indemnisation de 2 ans de salaire… Avec ce genre de règles ce ne serait pas étonnant que peu d’entrepreneurs se lancent dans l’aventure de recruter une grande équipe.

Créer son entreprise sans expérience

novembre 1, 2008

En décembre 1999, je travaillais à Bruxelles pour The Boston Consulting Group (société de conseil en management stratégique) et Marta et moi avions décidé de déménager à Madrid et de monter un portail de tourisme rural.

Je me souviens d’une conversation que j’avais eue à l’époque avec mon manager, Yvan Jansen, qui me disait que se lancer dans autant de changements en même temps était une décision risquée : je ne connaissais rien au tourisme, ni à Internet, ni au monde rural (je n’avais effectué qu’un seul séjour dans un gîte rural en Belgique) et n’avais jamais travaillé en Espagne… Yvan avait raison, cela faisait beaucoup de changements d’un coup et peu d’atouts pour réussir cette entreprise en terrain totalement inconnu. Qu’à cela ne tienne : nous nous sommes lancés et, âgés d’à peine 25 ans, nous avons monté Toprural.

Nous ignorions tout de ce qu’il fallait savoir, mais nous étions conscients de nos lacunes et aucune n’était insurmontable. Nous nous sommes donc installés à Madrid en mars 2000 et avons débuté notre projet.

Designing Web Usability, Jakob Nielsen Nous n’avions pas d’expérience en webdesign? Nous avons acheté le livre “Designing Web Usability” de Jacob Nielsen et l’avons suivi à la lettre, autant que possible, pour imaginer le design du portail (on pourrait croire que je plaisante mais c’est vraiment comme ça que ça s’est passé !).

Nous n’avions pas d’expérience dans le domaine du Web? Nous nous sommes associés avec Juan Andrés Alvarez Valenzuela, un super-programmeur-visionnaire du Net qui avait quelques années d’expérience dans le développement web.

Nous n’avions pas d’expérience en tourisme rural ? Nous avons acheté tous les guides qui existaient sur le sujet et avons contacté les auteurs du meilleur ouvrage (l’annuaire du tourisme rural). Le projet leur a plu, ils nous ont apporté beaucoup d’idées et nous avons fini par nous associer.

Nous n’avions jamais monté d’entreprise ? La première pierre fut posée en décidant que je me dédierais au projet à temps plein et que nous y investirions nos économies (auxquelles s’ajoutaient les sommes mises par quelques membres de nos familles et amis, soit près de 100.000 € au total).

J’étais persuadé qu’avec un peu (voire beaucoup) de volonté et de chance, il n’y avait pas de secteur où nous ne pourrions nous faire une place, à condition de nous investir à 100% et de bien faire les choses. Rétrospectivement, je me dis que c’était pas gagné d’avance mais qu’il fallait le tenter.

Au pire, nous aurions perdu nos économies, l’investissement de personnes qui savaient qu’elles pouvaient le perdre (ce n’était pas un emprunt que nous aurions du rembourser en cas d’échec) et quelques années de travail, qui, dans tous les cas, auraient toujours constitué une expérience bonne à prendre, même si notre projet n’aboutissait pas.

Si c’était à refaire, je le referais sans hésiter et je recommande à tous ceux qui sont tentés par l’aventure de se jeter à l’eau. En fin de compte, je pense que le plus important est de tenter le coup, et de s’associer à des personnes qui te complètent.

Article également publié en espagnol

Toprural dans Marie Claire

octobre 24, 2008

Petit à petit les efforts de Mathilde Estadieu (notre responsable de communication pour la France), Joseba Cortazar (notre directeur de communication) et Publicis Link (notre agence presse à Paris), portent leurs fruits.

Aujourd’hui par exemple, dans un article sur la cueillette de champignons, Marie-Claire.fr recommande Toprural pour rechercher un logement en France, avec un lien en prime s’il vous plaît…

En fin d’article vous pourrez lire:

« […] Côté logement, vous pouvez consulter fr.toprural.com : ce site recherche des logements (chambres d’hôtes, hotels, maisons etc.) dans toute la France, vous trouverez forcément le vôtre. »

Voir l’article complet: En Automne, partez à la cueillette de champignons !

Autres liens: